Sir Terence conran
Le fondateur
Sorti de la célèbre Central School of Arts and Crafts (aujourd’hui la célèbre St Martin’s school) de Londres, Terence Conran rejoint le bureau d’architecture Dennis Lennon où il participe à la construction du Royal Festival Hall et des Homes and gardens pavilions.
Jeune designer, il se définit dans la mouvance moderne tout en évoluant dans la conscience d’une époque d’après-guerre où l’euphorie se distille sans limite. Épicurien dans l’âme, il crée son premier restaurant, the Soup Kitchen en 1953, suivi l’année suivante del’Orrery. Ces atmosphères de convivialité affutent sa quête de style et de simplicité, ses valeurs du bon vivre et du bien recevoir. Il crée le Conran Design Group en 1957. Inconditionnel du beau, il a le flair de créer le produit juste à l’esthétique simple. Dans le Swinging London de l’époque, il insuffle l’esprit d’un nouvel art de vivre et de consommer. L’homme de goût rejoint l’homme d’affaires : il crée le concept du libre-service Habitat en 1964 dont l’expansion se poursuit en Europe au fil des années. En 1983, il est anobli par la Reine. Il se retire d’Habitat en 1992, et crée une nouvelle enseigne, The Conran Shop. Entre 2003 et 2011, il est nommé principal du Royal College of Art. Revenu à ses premières amours, Sir Terence Conran poursuit sa carrière dans la restauration.
Sir Terence Conran, signe pour les 50 ans de la marque la collection Parnasse en porcelaine. Épuré à l’extrême, son service à thé rend hommage à son intemporalité, et illustre la convivialité dans laquelle il s’est toujours illustré.
Le nom de la gamme a été attribué en hommage au 1er magasin, ouvert à Montparnasse en 1973.
Sir Terence Conran, 1950 Photo : Ray Williams
« Nous étions jeunes, très ambitieux et frustrés de voir que les détaillants ne réalisaient pas que le monde était en train de changer. Nous trouvions qu’ils étaient trop paresseux et trop complaisants pour saisir l’opportunité qui se présentait à eux, sous leur yeux. Nous savions que nous avions l’opportunité de révolutionner la façon de vendre des produits, pour créer un concept plus grand qu’un simple magasin de meubles, et puisque les autres refusaient de vendre nos idées, nous avons décidé de les vendre nous-mêmes. C’est ainsi qu’a débuté mon expérience Habitat, en partie à cause d’une frustration mais aussi grâce à la conviction profonde qu’un mode de vie meilleur devait pouvoir être accessible au plus grand nombre (...)
En proposant nos propres tendances et notre style à nous, en fabriquant et en vendant des produits désirables pour les jeunes gens plutôt qu’en recyclant des idées du passé, nous avons initié notre propre petite révolution en matière de goût et de distribution. Cet esprit est toujours très perceptible dans les magasins Habitat français aujourd’hui. Comme il me semble l’avoir dit un jour à un journaliste parisien dans un accent français hésitant : « L’utile peut être beau et le beau accessible ».
Extrait de la préface du livre Habitat - 50 ans, à sortir en octobre aux Éditions du Chêne.
Ci-contre : service à thé Parnasse, par Sir Terence Conran