Le tapis
Star de la déco
On a pour habitude de le ranger dans la catégorie des accessoires de décoration, mais à bien considérer, il n’a certes pas le même statut qu’un vase, un coussin ou un plaid. Le tapis est un élément moteur de la décoration, il l’assoit et se choisit en conséquence ! Bien sûr, il importe de faire le distinguo entre un tapis ludique pour une chambre d’enfant et un tapis de belle facture pour le salon. Tout est question d’usage et de style recherché !
Quel tapis ?
Un tapis, c’est la pièce de caractère qui vient finaliser la déco car il est souvent maître dans l’art de coordonner coussins, rideaux, plaids, etc. Il est aussi l’allié de vos sols durs – (carrelage, parquet, béton, pierre…) sur lequel il vient se positionner, raison de plus pour bien l’intégrer. Si la déco est chargée, mieux vaut le jouer soft, en ton sur ton ou monochrome, jouer sur ses reliefs et sa matière. Si au contraire, le cadre est plus minimaliste, il peut créer la surprise par sa couleur et son graphisme. Idéal pour personnaliser votre intérieur à l’instar d’un tableau !
Pour quel espace ?
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La forme d’un tapis impacte l’espace. Un tapis rectangulaire va l’agrandir tandis qu’un tapis rond le referme. Harmonieuse, la forme ronde est stratégique pour matérialiser un espace dédié à une fonction. Un tapis rond sous une table ronde conviendra très bien dans une salle-à-manger. La forme carrée quant à elle est la plus facile à intégrer dans le salon. Elle délimite naturellement l’espace au sol jusqu’au canapé et aux fauteuils.
Dans les chambres, le tapis affectionne la touche cosy. Placé en symétrie pour opérer le rôle de descentes de lit, il offre un confort moelleux à vos pieds. Placé devant un lit, il personnalise la chambre. Ici, on le joue plutôt rectangulaire pour suivre les angles droits des meubles.
Dans une chambre d’enfants, il peut délimiter une aire de jeux comme offrir un espace douillet de lecture ou de repos. Rectangulaire ou rond, tout dépend de la place dont vous disposez ! Et libre dans une entrée, il ajoute votre signature !
Pour lui donner une bonne respiration, sa taille doit être proportionnelle à la pièce et à l’espace que vous souhaitez matérialiser au sol. Ainsi, plus vous laissez de vide autour du tapis, plus la pièce ou le lieu défini vous paraitront grands. Il s’agit aussi d’une question d’esthétique.
Si vous positionnez votre tapis sous votre table de salle à manger, veillez à intégrer les chaises sur la surface du tapis et ajoutez encore quelques centimètres pour le dégagement de ces dernières. Ainsi, pour une table de 120 x 80 cm, comptez un tapis de minimum 220 x 180 ; pour un tapis rond, prenez le diamètre de votre table et multipliez-le par 2.
Pour un salon, même dispositif surtout si vous souhaitez disposer de la surface du tapis pour vous asseoir ou vous allonger. N’oubliez pas que le tapis participe à votre confort et qu’il est sensé sublimer votre décoration, ne lui attribuez pas la fonction d’un repose-plat, enfin d’un simple support pour votre table ! Pour vous aider à le positionner ou à choisir sa taille, vous pouvez le simuler au sol avec du papier journal, tapissez-en le sol et vous obtiendrez ainsi la perception visuelle de ce que vous en attendez !
La bonne taille ? Tout est histoire de proportion
Si son choix induit un style de décoration, n’oubliez pas de penser à son entretien. Un tapis à fibres végétales (sisal, bambou, jute…) ou en viscose est plus fragile qu’un tapis en laine. Mieux vaut alors éviter de le mettre dans un endroit de passage très fréquenté. Son aspect de surface vaut aussi pour votre confort. Si vous avez pour habitude de vous allonger au sol, choisissez une texture moelleuse plus confortable. Cette dernière se fera aussi l’allié de vos sols durs pour mieux en atténuer les bruits.
Enfin, une règle d’or : un tapis se choisit en fonction de l’endroit où il doit être placé, il ne s’en exprimera que mieux ! Donc, oui au coup de cœur à condition qu’il intègre à tous points de vue votre intérieur.
Bon à savoir
Le tapis dans la création artistique
L’exposition Decorum qui a eu lieu au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris l'an dernier, a mis en lumière l’art textile au travers plus d’une centaine de tapis et de tapisseries signés par des artistes modernes (Fernand Léger, Pablo Picasso, Brassaï, Anni Albers…) et contemporains (Dewar & Gicquel, Vidya Gastaldon, Mike Kelley…). Cette exposition a également permis de comprendre le processus de création des œuvres tissées au fil du temps. Jusqu’à la fin du XIXème siècle, les peintres se limitaient au dessin du carton destiné à être tissé ou à la représentation de tapis orientaux dans leurs tableaux (Lotto, Holbein, Delacroix). Au cours du XXème siècle, les avant-gardes artistiques européennes révolutionnent l’esthétique et la technique de l’art textile. Les artistes tissent eux-mêmes leurs tapis en faisant référence à des pièces anciennes ou en utilisant des motifs ethniques et géométriques. Les artistes semblent avoir trouvé au XXe siècle une troisième voie, entre la peinture et la sculpture : un art souple, aux avant-gardes de l’abstraction puis de l’installation. En parallèle, nombre de designers signent aujourd’hui des tapis pour des éditeurs référencés. Si cet art a été considéré comme mineur, féminin et laborieux, le tapis n’en reste pas moins un « objet » à la fois visuel et tactile dont le champ artistique continue de nourrir un savoir-faire, qu’il soit ancestral ou confronté aux nouvelles technologies.
Anni Albers, With Verticals, 1946,
Tissage pictural, 154,9 x 118 cm
Courtesy The Josef and Anni Albers Foundation, Bethany
Photo: Albers Foundation/Art Resource, NY
© ADAGP, Paris, 2013